Comme vous le savez, je suis en Corse avec une copine. Je reçois déjà les premières photos de mon mari qui est resté à la maison pour s'occuper de la rénovation du salon. Or, un collègue-ami du bureau m'a appelé ce matin pour me faire part d'un problème : il veut répertorier et classer toute sa bibliothèque, plus de trois mille livres. Jamais, me dit-il par téléphone, il parviendra à finir en peu de jours pour avoir le temps de partir aussi en vacances. D'ailleurs il veut justement connaître la Corse dont je lui ai décrit la beauté. Il faut descendre tous les livres des étagères, les nettoyer, insérer les titres dans l'ordinateur, enfin les remettre à leur nouvelle position, facile à retrouver grâce à l'inventaire qui vient d'être mis en place. Sur le moment je l'ai simplement écouté. Mais déjà germait en moi l'idée de lui prêter mon mari pour l'aider. Maintenant je sais ce que je vais faire : ce soir j'enjoindrai à mon mari de passer chez mon collègue et de commencer à l'aider. Ceci tous les soirs, après les travaux du salon, jusqu'à ce que mon collègue s'assure que mon mari ait bien compris comment procéder. Mon mari n'est ni bête ni illettré ; je prévois - et j'espère pour lui s'il ne veut pas encourir en une grosse punition - que deux soirées suffiront. Après quoi mon collègue pourra prendre le premier vol pour cette plage Corse. À mon collègue je dirai que non seulement mon mari doit de toutes façons rester en ville à cause des travaux, mais aussi qu'il adore lire et avoir affaire aux livres ; et enfin surtout que mon mari est heureux de pouvoir me rendre service. Je ne lui dirai pas qu'il est heureux de m'obéir - les deux sont vrais - mais je ne veux pas que mon collègue ait des soupçons quant à ma position dominante sur mon mari. Le tout doit sembler parfaitement naturel. Moi seule je jouirai. Pour mon pouvoir qui fonctionne si bien également à distance.
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