14/06/13

À la recherche du temps gagné

Le nouveau luxe, le bien-être - en dehors de la santé, des exigences physiques et psychologiques indispensables et de la situation économique minimale - en ce moment historique, c'est le temps.
Mon mari et moi avons la chance de travailler tous les deux, ce qui d'une part nous donne les moyens de payer nos loisirs mais souvent c'est le manque de temps libre qui ne nous permet pas d'en profiter.
Alors il faut gérer ça au mieux. Malheureusement mon mari ne sait pas gérer son temps et d'autant moins le nôtre ! Donc je m'en occupe et... ça prend du temps !!!
Au fil du temps, avec l'expérience et avec la conviction démontrée que mes propos sont efficaces, et bien sûr avec également l'entraînement de mon mari à une obéissance aveugle car désormais il reconnaît lui-même mes capacités supérieures de gestion de la vie courante, j'ai établi des règles qui me permettent et nous permettent de profiter nettement davantage de la vie.
Je vous en balance quelques-unes en vrac, mais la liste est mise à jour au fur et à mesure qu'une idée me vient : je la lui communique et... c'est acquis. Je n'ai jamais rédigé une vraie liste à apprendre.
- Plus de télé. Pour lui, bien sûr. Moi je la regarde si et quand je veux. Pendant ce temps je l'occupe à une activité qui ne me dérange pas, comme cuisiner, repasser le linge, ranger le garage... Et s'il n'y a pas de tâches ménagères à faire, je le mets à mes pieds, dos à l'écran, pour me pédicurer, me mettre le vernis à ongles, ou me pratiquer un simple massage qui peut durer des heures. Je lui accorde des exceptions, mais il doit toujours les payer. Et sa monnaie pour "acheter" les dites exceptions consiste en un service qu'il doit me proposer. Ce doit être quelque chose d'inédit ou particulièrement difficile pour lui. Le voire anxieux de savoir si j'accepte est déjà jouissif, mais vu la rareté des occasions et sa fantaisie de me faire plaisir, généralement je la lui accorde. Il n'a pas le droit d'insister si je lui nie ou si je fais attendre ma réponse, ni de me solliciter. Je le fais toujours attendre, languir, parfois outre-mesure. C'est particulièrement délicieux - si par exemple l'émission sera dans une semaine, comme une finale de coupe du monde de foot-ball - de le voir s'évertuer au maximum à être gentil et docile, en espérant que je la lui laisse regarder, et je ne me prive pas de lui annoncer mon verdict à quelques minutes, voire secondes, de l'événement. Parfois même je laisse l'émission commencer et je ne lui permets de la regarder qu'après le début, rarement il m'arrive même de lui donner le feu vert à cinq minutes de la fin !... Et en plus il doit me remercier... ha ha ha...
- Plus de jeux vidéo ni internet à gogo. À son bureau il utilise bien sûr internet pour son travail, mais à la maison il n'y a que mon PC. Si vraiment il doit l'utiliser, comme pour la télé, il doit payer ce privilège. Par contre, je le mets souvent moi-même devant l'ordi pour chercher des occasions de voyages, vols d'avion, hôtels de charme, chaussures à la mode etc. Il doit ensuite me montrer le résultat de ses recherches. Par ailleurs, l'écran me donne un peu mal aux yeux, alors je lui dicte parfois mon courrier et je le charge d'aller voir sur FB ce qui se passe et de me faire un rapport concis de qui fait quoi.
- Séances aux toilettes réduites au strict minimum. C'est fini le temps où il y passait des plombes à lire ses BD ou le journal des sports sur son trône. Si nous sommes ensemble, il doit me demander la permission d'aller faire ses besoins et la plupart des fois je ne la lui accorde pas car il a certainement d'autres services à finir. Si je la lui accorde, je lui donne un temps maximum à respecter.
- Interdiction de se vautrer dans un fauteuil ou sur le divan. Ça paraît banal, mais ça a changé énormément son attitude. Et notre bonne entente !
- Presque tous les matins, je lui fais la liste des courses à faire. Il doit rentrer du bureau ayant rapporté tout ce que je lui indique.
- À ma guise j'ajoute des tâches pour lui au tableau que nous avons dans la cuisine, car il ne doit pas avoir la sensation qu'il pourra se livrer à des activités ludiques une fois les tâches accomplies. Il doit toujours être occupé et savoir que son repos est prévu la nuit. Après m'avoir fait jouir jusqu'à son réveil (10 minutes avant le mien qui lui servent pour préparer mon café), bien sur !
- Si par une série de circonstances assez improbable il a tout fini, il doit me l'annoncer, pour que je puisse lui donner d'autres occupations.
- En cas d'insomnie, il doit accomplir des tâches silencieuses : ranger les livres et les dépoussiérer, lavage des sols (à genoux à la main c'est plus efficace et discret), repasser mes chemises, comprises celles déjà rangées dans l'armoire avec un parfum que j'aime, nettoyage des vitres, des miroirs, de l'argenterie etc.
- Utiliser le lave vaisselle régulièrement, sauf pour les grosses poêles ou les exceptions rapides.
- Cuisiner des recettes faciles qui lui permettent de faire d'autres choses en même temps (nettoyer le frigo, mettre la table, ranger les assiettes etc.), pendant que le plat qu'il prépare cuit au four.

Je vous fais part enfin d'une astuce que je laisse essayer aux femmes qui cherchent des moyens non violents mes très efficaces pour lui faire prendre conscience de l'importance du temps : quand je vois - rarement - qu'il ne se rend plus compte de la raison de toutes ces attentions, je l'enferme pour un temps indéterminé dans un placard ou dans la boîte à punitions qu'il a construite. Il y reste parfois cinq minutes, parfois 24 heures voire plus ; surtout il doit y entrer sans rechigner et sans savoir pour combien de temps. Il apprend ainsi à réfléchir sur sa condition et sur l'importance du temps à bien utiliser, grâce à mes capacités de le gérer, pour mieux vivre.